C'est aujourd'hui que commençait les championnats du monde de patinage artistique qui se disputent à
Tokyo (Japon) jusqu'au 25 mars.
Isabelle et Olivier ont évolué sur l'air d' une rumba pour commencer. Ils ont terminé quatrième,
crédités de 37,20 points, devancés par les Canadiens Marie-France Dubreuil-Patrice Lauzon , les Bulgares Albena Denkova-Maxim Staviski et les Russes Oksana Domnina-Maxim Shabalin .
Pour ceux qui ne connaitraient pas encore ce couple de voisins et amis, voici l'article parut dans le monde de ce soir:
"Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder, âgés de 28 et 29 ans, se sont rencontrés il y a dix-sept ans, en 1990, à Lyon, où ils s'entraînent toujours. C'était lors d'un stage dirigé par d'anciens danseurs russes, Irina Moïseva et Andreï Minenkov, doubles champions du monde en 1975 et 1977 : "Je patinais à Belfort avec une autre partenaire, Isabelle était à Clermont-Ferrand avec un autre patineur, se souvient Olivier Schoenfelder. Des gens qui nous ont vus patiner ont pensé que nous ferions un bon couple car nous étions complémentaires. Ils nous ont proposé de patiner ensemble."
Sur la glace, le courant passe entre le blondinet longiligne, un rien timide, et l'expansive petite brune :
"Très vite, les choses se sont bien passées, tout simplement", confient-ils. "Il y a une confiance mutuelle, explique Isabelle Delobel. Nous sommes faits pour patiner ensemble." Olivier : "Ça a tout de suite marché. Nous avons eu des résultats très rapidement." En 1996, six ans après leur rencontre, ils sont, notamment, vice-champions du monde juniors.
Leur opposition de physique et de tempérament est telle que la complémentarité exceptionnelle qui les unit paraît évidente : "Nous sommes comme les pièces d'un puzzle", estime Isabelle. "Il faut avoir deux caractères forts à ce niveau-là, sinon, il y en aurait un qui lâcherait", dit Olivier. De lui, elle dit qu'il "donne tout", qu'il "aime la précision. Je suis plus spontanée. Je suis sensible aussi. Notre couple, c'est quelque chose que nous vivons au quotidien".
"Je les ai vus évoluer, un jeune homme, une jeune femme, devenir un homme et une femme, raconte Muriel Zazoui, qui les entraîne depuis sept ans. Ce ne sont pas des frère et soeur mais ils ont une vraie complicité car ils font partie des rares patineurs qui patinent ensemble depuis longtemps." Ils n'ont en commun que leur passion. Hors de la glace, ils mènent chacun de leur côté des vies privées séparées.
Parmi leurs atouts, du boulot, beaucoup de boulot. Le rythme plus qu'exigeant du patinage accepté avec gourmandise et ténacité. "Il y a notre capacité à patiner et nous avons fait beaucoup de préparation physique afin d'être capables de réaliser des choses que les autres ne peuvent pas faire physiquement", poursuit Olivier. Dans leur programme libre, "Bonnie and Clyde", "nous commençons fort et nous finissons fort", lance Isabelle.
Il y a aussi l'inventivité dont ils font preuve. Ainsi, cette figure en toute fin du programme libre, elle portée comme une figure de proue, le corps tendu à l'inverse, lui tournant en pirouette : "Nous réfléchissons quand on n'a rien à faire, expliquent-ils. Ce sont des choses que nous avons dans la tête. Après, il faut être capable de produire ces figures que nous avons dans la tête sur la glace. Nous essayons beaucoup de choses. Il y en a plein qui ne marchent pas."
Après leur drôle de saison 2006, 2007 les a trouvés non pas revanchards mais plus motivés, lucides sur le chemin à parcourir : "Après le carnaval, nous avons voulu nous démarquer, faire une rupture avec ce que nous avions fait en 2006", souligne Isabelle. Au jeu des gants et des masques vénitiens s'est substitué ce "Bonnie and Clyde" sombre, plus dépouillé, plus dense aussi. Dans les épreuves du Grand Prix, le couple français s'est classé deuxième du Trophée Bompard, troisième de la Coupe de Russie, quatrième de la finale. 
Fin janvier, à Varsovie, aux championnats d'Europe, le couple français a eu l'impression d'avoir montré ce qu'il était "capable de faire". Pour Olivier, "la victoire nous a enlevé un poids. Nous avons obtenu un titre que pas mal de monde attendait. Nous avons répondu aux attentes, et aux critiques". Muriel Zazoui pense que la médaille d'or de Varsovie a apporté énergie et sérénité : "Nous avançons un peu mieux, confie-t-elle. Cela leur a donné confiance. Tous les jours, ils progressent. Ce sont de gros travailleurs. Cela ne stagne jamais. Et plus ils avancent, plus ils prennent cette maturité."
Jeudi auront lieu les épreuves de danse originale, et vendredi la danse libre.